Histoire

L’Ecole des Missions est le fruit du travail du Père Joseph Villetaz _dsc0007que l’on considère comme le fondateur de notre communauté en suisse. Cet ancien missionnaire au Katanga, province de la république démocratique du Congo (RDC) , avait été chargé de jeter les bases d’une maison de formation pour les jeunes de Suisse romande qui désiraient devenir spiritains. Il fonde sa première œuvre de formation en 1917 dans une très modeste maison de son village natal, Grimisuat. En 1920, il l’installe dans une demeure plus vaste au Bois-Noir près de Saint-Maurice. Mais, ayant en cet endroit à affronter les violences d’un torrent qui dévale des montagnes et la tolérance trop chichement mesurée des autorités de son diocèse, il émigre en 1930 à Fribourg pendant six ans.

En1937, il achète un ancien hôtel « Le Chalet de la Forêt »,

qui devient alors l’Ecole des Missions.
Même si on l’associe généralement à la commune du Bouveret toute proche, l’Ecole des Missions, en réalité, fait partie du territoire de la commune de St-Gingolph, et à ce titre, fait partie de la paroisse franco-suisse de Saint-Gingolph au bord du lac Léman. L’église du village se trouvant du côté français , c’est toute la commune qui se trouve, canoniquement, rattachée au diocèse d’Annecy. Ce détail est d’importance ! Car si, à l’époque, les évêques suisses ne voient pas d’un très bon œil la fondation d’un nouveau petit séminaire, sur leur diocèse, l’évêque d’Annecy n’y voit aucun inconvénient et permet la fondation de l’Ecole des Missions.  En 1967, les bâtiments devenant un peu étroit, on décide la construction d’un nouveau collège et d’une nouvelle chapelle au bord du lac.

En 1987, le collège secondaire ferme, mais la maison conserve sa vocation éducative et spirituelle au service de l’Eglise de Suisse, particulièrement des diocèses romands. Pendant un demi-siècle, on y a formé et instruit presque tous les missionnaires spiritains suisses ainsi que bon nombre d’acteurs pastoraux des diocèses de suisse.

On y trouve aujourd’hui :
– une résidence pour les pères et les frères spiritains à la retraite.
– La Chapelle St Joseph sur le lac.
– « La Parenthèse », une maison d’accueil pour personne en situation de handicap.
– Le Centre Spiritain Tibériade.

L’ancien collège connaît diverses évolutions au gré de ceux qui en sont responsables. Notre désir est de faire du Centre Spiritain Tibériade, une Maison d’accueil et de formation spirituelle et missionnaire. L’actuel responsable de cette œuvre, Paul Pral, nous explique l’objectif qui s’y poursuit. Laissons lui la parole :

« La maison d’accueil porte aujourd’hui le nom de « Centre Spiritain Tibériade». Ce nom est choisi en référence à la Parole de Dieu en Marc 6, 34-44 où Jésus, au bord du lac de Tibériade invite ses disciples à venir se reposer un peu. Nous, spiritains, avons pour mission de vivre auprès des pauvres aux périphéries de la société dans laquelle nous exerçons notre service. Le pauvre c’est celui qui est courbé, écrasé, qui n’a plus la force de se relever seul. Les pauvres d’aujourd’hui sont aussi des personnes qui n’ont plus le temps de vivre, de se reposer. Il faut toujours faire et aller plus vite, il faut être efficace. Cela a pour conséquences un asséchement spirituel, un grand épuisement intérieur et pour beaucoup, le découragement. Quelques jours au bord du lac leur permettent de se ressourcer, d’apprécier le calme, la nature, la montagne, les ballades. Nous continuons à recevoir les groupes : camps pour les jeunes, les week-ends pour la préparation aux sacrements (première communion, confirmation, mariage …), l’accueil de personnes en situation de handicap, des fanfares et des chœurs qui viennent vivre des temps de répétition, des célébrations de mariages et de baptêmes, des séminaires, etc. J’ai souvent l’occasion d’accueillir des groupes différents pour leur présenter la maison et son histoire, leur parler de la communauté des confrères aînés et de nos fondateurs, pour mieux percevoir la mission aujourd’hui et parfois de prier ensemble. La maison se prête bien pour recevoir des personnes voulant prendre du temps pour se former, dans l’échange, le partage et l’écoute, pour vivre une retraite ou tout simplement se retrouver avec soi-même. »